Un des lecteurs de mon livre a vertement critiqué ce dernier en fustigeant notamment la scène de la réunion des trois chefs d’état (et d’un quatrième, inconnu) au bureau oval. Je le cite : ” (la réunion des chefs d’état où Chirac s’empiffre de saucisson est à pleurer de ridicule)” . Comme je suis bon joueur, j’ai décidé de vous livrer cette fameuse scène et de vous laisser juger par vous même. Je tiens juste à préciser au lecteur X, que cette scène est justement là pour montrer la totale impuissance de ceux qui nous gouvernent et…leur ridicule face à la situation dramatique.
Début de l’extrait:
Plutôt que de favoriser le dialogue avec son peuple, Poutine a fait preuve de fermeté et d’intransigeance. Son pays n’en demeure pas moins l’un des plus puissants du monde et affirme son indépendance vis-à-vis des affaires internationales.
D’ailleurs, au nord, certainement du fait du grand froid, certaines installations soviétiques ont résisté à l’absorption, ce qui n’est pas le cas des armes et autres bases américaines très peu présentes en Alaska finalement. Cela donne un avantage certain aux russes.
Je suis persuadé que George Bush le sait car il prend un air soucieux et plutôt que de reprendre sa joute verbale se tourne vers le président Chirac toujours penché sur son Sony Vaio.
— Qu’en pensez-vous mon ami ? lui demande-t-il, doit-on envoyer un militaire, russe qui plus est, dans la gueule du loup ?
Le français semble très attentif à ce qui s’anime sur son écran, il acquiesce de la tête sans quitter du regard l’affichage à cristaux liquides. Nous sommes très éloignés du trio présidentiel, que ce soit en terme de distance ou de point de vue idéologique…mais je jurerais avoir vu le président de la république française sourire à son écran avant de me regarder et de m’adresser un clin d’œil.
— Voyez-vous George, je ne suis pas spécialement emballé à l’idée de laisser un soldat s’introduire dans cette, comment dites-vous déjà ? Sphère cosmique ?
Monsieur Bush opine du chef.
— J’ai comme l’impression que notre planète est malade, or, avant de se soigner, il est tout de même plus judicieux de consulter et de mettre un mot sur…ses maux !
L’américain sourit…Monsieur Poutine beaucoup moins.
— Vous comprendrez donc qu’une simple mission de reconnaissance serait tout d’abord plus sage avant d’envisager la suite des évènements !
Jacques Chirac fixe le président américain puis lâche :
— Ne reproduisons pas ce que nous avons fait en Irak…
Le texan s’emporte :
— Ah non ! Ne recommencez pas avec ça !
— Je n’étais ni pour, ni contre, c’est simplement que la méthode…
— La méthode, comme vous dites, a libéré tout un peuple !
— A quel prix ? Ce peuple s’est ensuite entretué. Notez que peu de temps après apparaissait cette sphère inconnue…
Monsieur Bush se lève d’un coup et semble se dire à lui-même :
— Bon ! Finissons-en ! On entre dans cette cochonnerie cosmique, on y déploie un tapis de bombes à azote liquide et on la renvoie illico d’où elle vient !!!
Les joues de l’américain virent au pourpre et des postillons s’échappent de sa bouche.
Les deux gardes en faction observent la scène, John pose un regard grave sur le président français. Forcément du côté de Bush, il soutient le représentant de la nation américaine contre vents et marées même quand il sait que ce dernier a tort…même si lui-même, John Mac Geady a voté démocrate.
Après avoir jeté un œil à l’écran de son ordinateur portable, Monsieur Chirac intervient :
— Restons calme cher ami ! Une tranche de Jésus peut-être ?
Sa proposition, aussi inattendue qu’amusante, prend tout le monde à contre-pied. George Bush écarquille les yeux devant le spectacle du président d’une grande nation lui tendant une assiette de salaisons. Il se tourne vers son homologue russe qui…oui oui…esquisse un très léger sourire.
Park et moi nous serrons la mâchoire pour ne pas exploser de rire.
— Une tranche de Jésus ! reprend l’américain tout en pouffant de rire, d’abord discrètement puis de plus en plus bruyamment.
— A piece of Jesus! Ha! Ha! Ha! Ha!
Bien entendu, la phrase de monsieur Chirac a été exprimée en anglais sans traduire le terme « Jésus », le saucisson lyonnais qui doit son nom à sa forme particulière, celle d’un bébé emmailloté.
Le jeu de mot involontaire avec le personnage biblique a rendu tout le monde hilare. Les gardes eux-mêmes ricanent désormais à gorge déployée, tout comme notre personnage inconnu dont on voit les épaules bouger au rythme de ses gloussements. Tout le monde rit ! Tout le monde, sauf Vladimir Poutine.
Connaissant un peu le caractère de mon président, du moins les facettes que les médias veulent bien nous révéler, je gagerais que cette phrase n’a pas été prononcée de manière anodine. Elle avait certainement pour but de faire retomber la tension.
— On dirait que ton président cherche à gagner du temps, me souffle Park.
— Il suffit !!!
La voix de monsieur Poutine résonne dans la pièce, les rires cessent aussitôt.
— Cessez votre manège Chirac ! Vous cherchez à retarder notre décision ! Ne comptez pas me berner avec votre sens de l’humour potache !
Le français jette un bref coup d’œil à son écran puis hausse les épaules.
— Que vous le vouliez ou non, seule l’intervention armée est nécessaire. Nous enverrons un soldat, peu importe sa nationalité, il usera de la force si nécessaire.
Monsieur Bush fronce les sourcils tandis que monsieur Poutine poursuit :
— Je vous rappelle que de toutes les armées terriennes, l’armée russe est la plus importante à ce jour, une grande partie de notre armement a résisté à l’effacement, une autre était dissimulée sous terre !
Il a un sourire marqué.
— Nous avons même des têtes nucléaires à disposition dans notre base souterraine de Loujno-Sakhalinsk…
Messieurs Bush et Chirac font la grimace. La politique se joue le plus souvent sur une position de force, qu’elle soit armée ou commerciale.
Le président américain inspire un grand coup, puis se penche vers son homologue russe, prêt à en découdre verbalement mais il est alors stoppé net par une voix au timbre particulier, presque apaisant :
— Vladimir, George, Jacques…
Le personnage qui se tenait debout devant la reproduction de la toile de Picasso se retourne puis fait un pas en avant. Il se place alors sous les lumières de la pièce au bureau ovale.
Park et moi ne pouvons retenir une exclamation de stupeur…
Fin de l’extrait
J’aimerais, pour finir, ajouter que je serai le premier lecteur de ces fameux critiques aux pseudonymes délirants et à la face invisible, qui viennent entarter les auteurs en public avant de partir en courant, leur dignité dans leur froc. A vos crayons messieurs ! Et n’oubliez pas, quand on est bien éduqué on dit “Je n’aime pas” et non pas “c’est de la m***” !
😉 A charge de revanche.
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