D’un seul coup cela vous prend.
Vous rédigez votre histoire, vous y croyez, vous vous jetez dedans comme un nageur plonge dans la piscine.
Vous découvrez le dur “métier” d’écrivain, où l’on peut vous porter aux nues à l’instant puis vous descendre très vite, dans l’heure qui suit.
D’ailleurs, vous dites du bout des lèvres que vous êtes écrivain, estimant ne pas encore avoir fait vos preuves, estimant ne pas être digne d’être classé dans cette catégorie si particulière.
Alors il y a des soirs comme celui-là, où ça vous prend. Malgré votre opiniâtreté, votre fighting spirit (comme disent les Anglais) ou votre grinta (comme disent les Hispaniques) vous vous levez, rageur, la plume dans la main, en prenant plusieurs pas d’élan.
Et l’ustensile, l’outil sacré, est jeté loin, très loin. Il disparaît dans le champ des lubies et autres idées passagères, totalement saugrenues.
Alors vient ce soulagement…jusqu’à ce que…
Un mail d’une lectrice vous avouant être accro à votre “oeuvre”.
Un ami qui vous dit “Bon, gros, ton prochain roman il arrive ou bien ?”
Un autre qui ajoute “J’espère que tu es toujours motivé pour aller pondre la suite du premier !”
Et encore un qui vous dit, “J’attends toujours l’explication quant à la quatrième colonne !!! Le passé, le présent, le futur, ouais, mais la dernière c’est quoi ?!!”
Et là vous traversez ce foutu champ, penaud, et vous retrouvez votre plume, brisée.
Vous la raccommodez autant que vous pouvez, avec les moyens du bord et vous remettez à écrire.
Vous vous dites que, ne serait-ce que pour 4 lecteurs, 4 fans assidus et impatients, vous n’avez pas le droit de briser votre plume.
J’aimerais dédier ce texte à ceux qui continuent à croire en moi, malgré tout, et je tiens à leur annoncer qu’une dizaine de romans arrivent, à la queue leu leu.
Merci.
John Renmann 12 juillet 2015
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