Je viens de participer à un petit concours de textes fort sympathique sur google+
Le principe est le suivant, les auteurs nous livrent une image en noir et blanc et, à partir de celle-ci, à nous d’écrire le texte qu’elle nous inspire.
Photo 1 suivi de son texte
J’étais haut comme trois pommes
Les filles exhibaient leurs couettes
Jouant à la marelle, quelque part entre ciel et terre
Ou piétinait un élastique sur une chorégraphie qui m’échappe encore
Nous jouions des coudes pour atteindre le terre-plein les premiers
Nous jouions du pouce pour gagner quelques billes
Un temps d’insouciance ou nous ne parlions jamais de « mettre à sac »
Mais plutôt de « mettre dans le sac »
Un temps où le seul calot que nous admirions
N’était pas le militaire mais le roi des billes
J’étais haut comme trois pommes
J’étais le capitaine du navire
Mes compagnons pirates étaient mes amis
Et mon coffre au trésor…un sac de billes
Photo 2 suvi de son texte
C’était mon frère Mon frère blanc Celui qui ne me jugeait nullement Celui qui m’a tendu la main Là où j’étais un paria, Une erreur au pays des confédérés, Une anomalie au pays du Klan
C’était mon frère Mon frère blanc Qui me répétait sans cesse qu’il s’en foutait De ma peau couleur ébène De sa peau couleur ivoire De nos différences qui finalement nous rapprochaient
C’était mon frère Mon frère blanc Celui qui a étreint la balle qui m’était destinée Celui qui m’a souri, une dernière fois Celui qui m’a dit que je devais leur pardonner
C’était mon frère Mon frère blanc…
Photo 3 et texte
Amazones, Walkyries Nous en sommes là, à nous élever encore plus haut que les hommes A adopter leur comportement guerrier Mais sans un sein coupé Sans un arc Ni un glaive à portée de main Mais à jouer des poings Pour nos libertés Pour nos filles Pour vous rappeler que c’est une femme qui a enfanté un homme
Amazones, Walkyries
Dernière photo et son texte
Mon enfant, Je t’ai entendu pousser ton premier cri Arraché au sein nourricier de ta mère J’ai vu ton premier sourire se dessiner quand un visage aimant tu reconnaissais J’ai frissonné en m’abreuvant de tes éclats de rire lorsque le pitre je mimais
Mon enfant, Je t’ai vu chuter et te relever Quand tu expérimentais tes premiers pas J’ai soigné tes plaies de corps Et tes plaies de cœur Tout comme tes plaies de l’âme
Mon enfant, Je ne te lâcherai pas la main Et un jour c’est toi qui tiendras la mienne Lorsque mes tempes seront grisonnantes Et que je courberai l’échine sous le poids de l’âge
Mon enfant, Sache que si mon corps s’altère avec le temps L’amour, lui, ne faiblit pas Tu resteras à jamais la chair de ma chair Le sang de mon sang Mon enfant
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