Il peut être divertissant de devenir spectateur de son passé, de se caler dans un fauteuil en feutre et de voir défiler les images sur le grand écran de sa mémoire. Le titre du film ? “Dès que j’ai eu 20 ans.”
Amusant de voir l’acteur principal se demander ce qu’il fiche dans une ville comme Millau. Qui plus est, en plein automne, bien loin de son île papillon. Tout juste avait-il entendu parler d’un pont immense, oeuvre d’un architecte britannique, qui allait y voir le jour dans quelques années.
Fin du film.
Je me promène à nouveau dans Millau-la-belle, celle que les anciens nommaient Condatomag.
Les nuages défilant au-dessus de l’imposant beffroi donnent l’illusion qu’il bascule en avant. Je frissonne.
Le flanc rocailleux de la Puncho d’Agast s’étire en un sourire que je lui renvoie à mon tour.
La place du Mandarous a un peu perdu de sa superbe et avec lui, les quelques commerçants avec qui j’aimais converser.
Mais sa fontaine est toujours là, elle. Son jet me rappelle qu’elle avait accueilli quelques baigneurs lors de l’euphorie d’une victoire en final d’un championnat d’Europe de football.
J’ai un petit pincement au cœur en constatant que nombre de bars ont été sacrifiés sur l’autel de l’épargne, remplacés par des établissements bancaires.
Le FJT n’est plus. Ironie du sort, c’est une maison de retraite qui l’a évincé. Je soupire.
Il y aurait tant à dire sur Millau, ma mère adoptive. Je ne puis que sourire cependant en revoyant tous ces souvenirs, bons comme mauvais jaillirent à nouveau.
Je ne saurais remercier toutes les bonnes âmes que j’ai rencontrées là bas. Car je sais, aujourd’hui, que mes vingts printemps ont été un passage déterminant dans ce que je suis devenu aujourd’hui.
Merci
John Renmann 17 mai 2016
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